Chirurgie d’une hernie discale lombaire

La compression d’un nerf par la formation d’une hernie discale est fréquente puisqu’elle représente, en France, chez l’adulte, environ 100 000 nouveaux cas par an. Les hernies discales lombaires représentent la cause de 95% des sciatiques et des cruralgies.

Dans environ 80% des cas, les douleurs causées par une hernie discale lombaire sont soulagées par un traitement médical bien conduit ou une rééducation adaptée. Dans le reste des cas, une chirurgie pour la hernie discale s’impose.

Il faut savoir qu’il existe différentes sortes de hernies discales. Elles peuvent être plus ou moins grandes et elles peuvent être montantes ou descendantes. L’endroit du disque où le débordement a lieu est également déterminant pour l’approche thérapeutique que le spécialiste du mal de dos va adopter.

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Le neurochirurgien a l’expérience et les connaissances afin de lire vos images de radiologie très précisément et de choisir pour vous le traitement chirurgical le plus adapté.

  • Quand faut-il opérer une hernie discale ?

    Le traitement d’une hernie discale, sauf en cas d’urgence, commence toujours par une activité douce et adaptée, le traitement antalgique, anti-inflammatoire et décontracturant. Le traitement médicamenteux peut demander de six à huit semaines pour être efficace.

    Si la douleur ne disparaît pas, le spécialiste du mal de dos peut proposer une infiltration épidurale ou péri-radiculaire radio-guidée. D’autres thérapeutiques sont parfois proposées avec des résultats inconstants, notamment la prise en charge rééducative.

    Une intervention neurochirurgicale vous sera proposée schématiquement dans plusieurs cas de figure :

    • s’il existe une paralysie avérée des muscles innervés par la racine comprimée (déficit du pied ou du quadriceps),
    • s’il existe un syndrome de la queue de cheval (déficit musculaire et troubles sphinctériens par compression majeure de plusieurs racines),
    • lorsque la douleur est hyperalgique, résistante aux traitements antalgiques,
    • lorsque la douleur dure depuis plusieurs semaines, entrainant un handicap fonctionnel important, une gêne dans la vie quotidienne, et ce, malgré toutes les thérapeutiques proposées.
  • Comment opère-t-on une hernie discale ?

    Le but de l’intervention est de libérer le nerf comprimé, responsable de votre symptomatologie, par l’approche la plus minime possible. Dans environ 87% des cas, la chirurgie réussit à faire disparaître votre douleur dans sa totalité.

    Le principe de la chirurgie est toujours le même. Sous anesthésie générale, on réalise une incision cutanée, et l’on aborde l’espace où se trouve la hernie discale. Le débordement peut être situé à différents endroits du disque, ce qui préconise des approches chirurgicales différentes.

    La décompression du nerf peut se faire de différentes manières : soit en enlevant la partie du disque qui déborde (on parle d’exérèse de hernie discale), soit en enlevant tout le disque, soit en dégageant le nerf sans toucher à la hernie.

    Le neurochirurgien choisit l’approche chirurgicale la mieux adaptée, au cas par cas. Effectivement, les pathologies du rachis sont extrêmement complexes – d’autant plus qu’elles touchent souvent plusieurs niveaux de la colonne vertébrale. L’expérience du spécialiste du mal de dos et les investigations réalisées, l’aident à déterminer laquelle des pathologies présentes est à l’origine de la douleur.

  • Quelles sont les suites opératoires ?

    Le but de l’intervention est de guérir la symptomatologie associée en libérant le nerf comprimé. Ce but est atteint dans environ 87% des cas.

    Pendant les premières 24 heures suivant l’intervention, vous pouvez vous attendre à :

    • ce que la douleur ait déjà disparu (mais cela peut prendre plusieurs jours)
    • des douleurs désagréables dans la région opérée et dans le dos (la prise d’antalgiques les soulagera alors) ;

    Sachez que :

    • le retour à domicile est possible entre 1 à 4 jours après la chirurgie, selon l’approche chirurgicale (plus l’approche est mini-invasive, plus le retour à la maison est rapide),
    • il faut rester au repos 10 à 15 jours (lever un quart d’heure toutes les heures)
    • il est conseillé de débuter la kinésithérapie environ deux semaine après l’intervention
    • la marche est recommandée ;
    • la voiture est déconseillée pendant au moins trois semaines ;
    • la reprise des activités se fera graduellement, en fonction de leur type (4 à 6 semaines pour une activité sédentaire, 2 à 3 mois pour une activité physique) 

    Pendant toute la période d’hospitalisation ou de ses suites, votre chirurgien se tient à disposition, directement ou par l’intermédiaire de votre médecin traitant, pour répondre à vos questions ou prendre en charge d’éventuelles complications.

    Lorsque le résultat n’est pas satisfaisant, cela peut être dû au fait que les douleurs ne proviennent pas uniquement de la hernie discale, mais d’une lésion préexistante du rachis ou de pathologies non discales. L’explication tient souvent à la longueur de la souffrance pré-opératoire.

    De plus, les pathologies de la colonne vertébrale sont souvent multiples. Cela peut vouloir dire que la douleur causée par la hernie discale opérée a disparu, mais qu’une pathologie à un autre niveau de la colonne lombaire vous fait souffrir.

  • Existe-t-il des alternatives à la chirurgie ?

    Lorsque le traitement médical a été bien conduit et que l’on continue à souffrir, il n’y a pas d’alternative à la chirurgie. Dans un nombre très rare de cas, la hernie discale peut se résorber d’elle même, sous trois à six mois, entraînant une diminution progressive des douleurs.

    Il faut être conscient que le plus on attend, le plus le risque de séquelles augmente. Lorsque le nerf est comprimé, il peut être abîmé, ce qui mène à des fourmillements, des picotements, des troubles de la sensitivité (effet carton), ou même à un déficit moteur. La hernie doit être opérée en urgence à l’apparition de cette symptomatologie, car le plus on attend, le plus on risque de garder le déficit à vie, ou de voir s’installer des douleurs chroniques souvent difficiles à traiter.